Mai 1968 : coup d’envoi de la libération sexuelle
Mai 2010 : année de la libération de la «vie publique en ligne» ?
Être transparent ne signifie pas s’exposer à un viol public et collectif de son identité numérique. Nul besoin d’un voile intégral car exister sur le web procède d’un choix existentiel personnel en aucun cas obligatoire. «C’est d’abord et avant tout une question de libertés».
Inutile d’opposer le choix d’être une personnalité publique à celui de la vie privée ; il n’y a aucune dichotomie mais simplement une coexistence à organiser dans un périmètre de l’espace public en ligne à bien définir.
Sauf à évoluer dans le monde numérique en acceptant d’un certain point de vue, d’être dans une «société de surveillance» et dans ce cadre, le pouvoir revient à celui qui est devant l’écran de contrôle ». Contre ce Big Brother, le refuge est alors l’auto-censure laquelle renforce paradoxalement son pouvoir de contrôle sociétal. Pour mettre en avant une vie publique sans y mêler en aucune façon sa vie privée, «il faut [donc] apprendre à se donner les moyens de la protéger».
Dès lors, l’enjeu est d’assurer l'horizontalité du regard de chacun qui affiche sa personnalité publique pour s’informer, «protéger, assister et accompagner».
La vraie question est alors celle de l’égalité de l’accès de tous de façon à ce que «tous se préparent à accueillir le regard de tous». Exit alors le problème de l’intrusion dans l’espace individuel.
Dans une telle société de sousveillance, l’exigence porte sur une communication généralisée, libre, non censurée, transparente avec deux écueils à éviter : l’anonymat et le référencement erroné.
Finalement, la meilleure façon de protéger sa vie privée est d’avoir une vie publique sur le web.
Une société de sousveillance libre doit permettre aux internautes citoyens de reprendre le contrôle de leur identité pas tant en termes de "droit à l’oubli" ou de "burqua numérique" que de pouvoir être libre de déterminer la frontière entre sa vie publique et sa vie privée.
Il n’y a pas de « zorros » libres dans la société de sousveillance, c’est un non-sens, une «question de vieux cons» .
Anne-Marie Champoussin
Doctorante en Sciences de Gestion
Université Paris Ouest
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