L’iPad et son interface tactile permettent de visionner des reportages permettant de sensibiliser ses utilisateurs à des sujets complexes voire tabous. C’est l’objet de l’expérience menée par le Lab de France24 et une équipe de journalistes qui ont travaillé à un format de documentaire spécifique à l’iPad, destiné à rendre compte du combat des femmes pour éradiquer le fléau du viol au Nord-Kivu.
C’est ainsi que le récit est remis à l’honneur sur un nouveau mode conjuguant la photo, le témoignage audio, la vidéo et l’interactivité de l’iPad à travers au final un documentaire multimédia d’une durée totale de 1 heure (une fois assemblés les morceaux) ce qui revient à une durée classique d’un documentaire.
Alors est-ce la magie de l’iPad ou le combat continu des femmes pour témoigner des viols quotidiens depuis plusieurs années au Nord-Kivu dont elles sont victimes de même que les enfants ?
Il ne s’agit pas de s’insurger sur un mode contestataire technophobe contre les vertus supposées de l’iPad. Après tout, si ce format de documentaire adapté à ce nouvel objet high-tech « ultra tendance » permet de servir un aspect du combat pour la défense des droits de l’Homme (et de la Femme et des Enfants) en particulier dans cette province de la République démocratique du Congo, aucun blogueur défenseur de cette cause ne s’en plaindra.
Pour autant, le directeur général de TRA rejette le mot de censure lui préférant celui de « suspension en raison d’un manque de conformité avec les régulations des EAU ».
Le crime du fabricant canadien Research In Motion (RIM) est d’héberger et de gérer à l’étranger les données de Blackberry. Il en résulte que les actuels utilisateurs de Blackberry (environ 500 000 dans les EAU) peuvent agir hors de la juridiction entraînant ainsi «des problèmes au niveau social, juridique et de sécurité nationale» dixit l'agence de presse officielle.
Le Blackberry écope donc d’une suspension le temps de trouver « une solution conforme aux législations sur les télécommunications en vigueur dans le pays n'est pas trouvée ».
En vérité, selon Reporters sans frontières (RSF), «le gouvernement voit les services proposés par BlackBerry, notamment son service de messagerie instantanée, comme une entrave à sa stratégie de renforcement de la censure, du filtrage et de la surveillance».
En fait, les Émirats arabes unis font partie des pays classés «sous surveillance» dans le rapport des «Ennemis d’Internet» publié en mars 2010 par Reporters sans frontières Un véritable système étendu de filtrage du Net a été mis en place par les autorités publiques et de nombreux sites ont été bloqués (liste ici ) dont ceux qui traitent de la situation des droits de l’homme, de l’univers carcéral, de la famille royale ou de la liberté d’expression. L’accès à Internet via la téléphonie mobile est également sous contrôle. Blackberry est ainsi soumis au filtrage depuis décembre 2009.
Ce type de contrôle sur Blackberry a été également exercé par le Bahreïn qui a interdit, en avril 2010, l’application Blackberry «Urgent News» qui relayait gratuitement des informations provenant des six principaux journaux quotidiens du pays.
Blackberry ne fera pas dans l’immédiat la « longue traîne » dans les Pays du Golfe ni ne contribuera aux droits humains avec des « appli » gratuites.
Mais RSF et le modèle de wiki journalisme en ligne popularisé par Wikileaks peuvent « buzzer » en faveur d’une libération de l’usage des «cheap mobile social tools»en l’occurrence pour le droit à informer et à être informé librement…
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